Faire évoluer la formation grâce aux appels à projets
Les réponses aux appels à projets (AAP) sont des leviers importants pour maintenir une excellente adéquation formation-emploi dans un environnement en constante évolution. Pour les futurs ingénieurs, il est essentiel d’intégrer les objectifs de développement durable (ODD) et de s’adapter à la révolution numérique. L’ENSCM s’engage activement dans des réponses à AAP à la fois sur la formation et la mise en place d’une plateforme technologique sur les enjeux de décarbonation. Ces investissements (420 k€ de matériels et logiciels) permettent d’orienter les élèves et les professionnels vers des développements industriels bas-carbone et soutenables.
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Le financement des évolutions des formations passe, de plus en plus, par des réponses à des appels à projets (AAP) locaux ou nationaux. Maintenir une excellente adéquation formation-emploi dans un environnement où les changements se sont accélérés, est un défi auquel les établissements d’enseignement supérieur doivent répondre. Les éléments complémentaires à prendre en compte dans le pilotage de la formation d’un futur ingénieur, sont l’intégration des objectifs de développement durable (ODD) et la révolution numérique.
Dans ce cadre, l’ENSCM a, cette année encore, été particulièrement engagée sur des AAP et des mises à disposition de moyens centrés sur la formation. Certains de ces projets sont pluriannuels.
Le premier volet est dédié à la réussite étudiante autour du projet ASAPE (Financement ISITE-UM) associant le numérique. Ce projet, financé en 2023, se termine fin 2024 et doit permettre d’accompagner les élèves sur les notions difficiles au travers de l’autoformation et de l’autoévaluation par le développement d’une application logicielle dédiée.
Un nombre important d’actions a concerné les ODD à la fois sur le volet acculturation et formation (RESPECT, Financement ISITE-UM, financé en 2023, se terminant fin 2024). Nous travaillons à la mise en place d’une « plateforme technologique » qui se veut être une vitrine de l’ENSCM sur ces thèmes, car permettant de répondre à l’ensemble des enjeux de la décarbonation des industries de la chimie. Cette orientation fait converger des moyens conséquents autour des travaux pratiques (voir figure ci-dessous) :
- 1- Le Contrat d’Objectifs Moyens et Performances qui nous engage pour 120 k€ sur un pilote de pervaporation d’acétone versus une autre opération unitaire, la distillation. Un second pilote sera constitué par un réacteur à flux continu et donc la comparaison entre des réactions en Batch vs en continu.
- 2- Le projet Décarbochim, a démarré formellement en janvier 2024 pour une période de 5 ans. Porté par la Fédération Gay-Lussac (FGL) en lien avec France-Chimie et l’Assemblée des directeurs d’IUT (ADIUT), ce projet fédérateur est la réponse à un Appel à Manifestation d’intérêt (AMI) France 2030. Il a pour double objectif d’aboutir à un référentiel commun entre tous les partenaires sur les enjeux de décarbonation de l’industrie chimique. Le deuxième objectif concerne la mise en place de démonstrateurs pilotes, centrés autour des technologies de capture du CO2 (technologie CCUS) et la quantification et la mesure pour un montant de 120 k€ (Financement ANR).
- 3- Le projet PhotoBETDeum, déposé conjointement avec des collègues enseignants en Master de l’UM : Il rejoint le précédent sur les technologies CCUS et permettra aussi l’acquisition d’un photoréacteur utilisable en photocatalyse, photostabilité et photodégradation (Financement ISITE-UM, financement 2024). C’est aussi une opportunité de mutualiser les moyens entre les deux établissements UM et ENSCM.
- 4- Le projet ACTIF (Apprentissages et Compétences liés aux enjeux de Transition écologique pour les Ingénieurs en Formation) déposé auprès de la région Occitanie a été supporté par cette dernière pour un montant de 50 k€. Il permettra lui aussi de conforter les aspects d’analyse, de caractérisation et de quantification et de renforcer les compétences liées à la transition écologique.
Au final ce sont environ 420 k€ de matériels et logiciel qui seront investis cette année par l’ENSCM dont 80 k€ provenant de la dotation propre à l’établissement. Ces moyens doivent permettre de répondre à l’ensemble des enjeux d’un développement industriel bas-carbone et soutenable. Ils visent à permettre à l’ensemble des élèves et des professionnels d’être capable de poser un diagnostic et de proposer des solutions au travers de pédagogies actives (travaux pratiques et projets).
AXE 1 – L’efficacité énergétique des procédés : Les objectifs sont le développement de procédés éco-efficients s’appuyant sur des réactions plus efficaces (toutes les catalyses, la photochimie), et bien entendu le développement des sources d’énergies bas carbone que sont l’électrification, l’hydrogène ou la biomasse, ….
AXE 2 – Mise en œuvre d’ingrédients biosourcés : Le passage de ressources issues du pétrole à des matières premières biosourcées, idéalement résultant des co-produits non valorisés par l’industrie agroalimentaire, l’industrie du bois, ou autres.
AXE 3 – Le développement des technologies CCUS : (« Carbon Capture Utilisation and Storage ») permettant de réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère en permettant leur stockage ou en les valorisant par transformation en produits d’intérêt. [1] Ces technologies peuvent être étendues aux émissions d’autre gaz à effet de serre ou pouvant présenter des risques pour l’environnement. A titre d’exemples non restrictifs, les oxydes d’azote ou les composés organiques volatils (COV) sont d’autres cibles potentielles.
AXE 4 – Les indicateurs d’éco-conception et de soutenabilité : Les indicateurs associées à l’évaluation écoenvironnementale d’un produit : Dans ce domaine, le mode d’évaluation le plus connu est ce que l’on appelle une Analyse de Cycle de Vie (ACV). L’ACV est une vision macroscopique des impacts environnementaux d’un service ou d’un produit au fil de son existence, de la conception jusqu’à la gestion de sa fin de vie. Elle est généralement complétée par des analyses plus fines de chacune des étapes. Pour un procédé de synthèse, les indicateurs sont ce que les anglosaxons appellent les « Green Metrics ».
AXE 5 – La quantification et le support analytique : L’axe 5 est dédié à l’analyse physico-chimique. Il est complémentaire des précédents et essentiel car il permet de garantir la qualité, la sécurité, la conformité d’un produit lors de sa fabrication. C’est aussi par l’analyse physico-chimique qu’il est possible d’évaluer une technologie, de quantifier ses performances et in fine de valider par la mesure une preuve de faisabilité et d’intérêt.
[1] Carbon Capture, Utilisation and Storage (CCUS) est un acronyme générique regroupant plusieurs orientations : capture du CO2 et sa valorisation, transport et stockage, solutions de captage dans l’air, bioénergie avec capture du carbone et son stockage direct. (Lien)